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Tourisme industriel en Périgord : la filature de Belvès

filature de belvès
Vue d’un atelier

La filature de Belvès (en réalité installée dans le village de Monplaisant) est une ancienne filature créée au début du XXè siècle, modernisé vers 1950, dont l’activité s’est arrêtée en 1990. Elle devenue un centre d’interprétation de la laine.

Une filature est une usine qui transforme une matière textile (laine ici) en fils utilisés pour le tissage.

La filature de Blevès est située dans un ancien moulin de la vallée de la Nauze. Son impressionnante salle des machines, dont certaines fonctionnent encore, montre l’ingéniosité des ingénieurs et techniciens qui les ont conçues et entretenues pendant des décennies.

La filature de Belvès témoigne de la richesse du patrimoine industriel du Périgord (voir aussi sur ce blog l’article et les photos sur la papèterie de Vaux). Mondialement réputées pour leurs tapisseries, les ateliers d’Aubusson se sont toujours approvisionnés à la filature de Belvès pour alimenter leurs chaînes et leurs trames d’un fil d’une grande qualité.

Lors de l’arrêt de son activité, la collectivité territoriale « Entre Naude et Bessède » a décidé de sauvegarder le site en s’en portant acquéreur. En confiant l’animation de la filature à l’association Au fil du temps, les élus pérennisent l’existence du site en en faisant un lieu culturel. Depuis, le grand public peut  y découvrir une des activités ancrées historiquement dans le patrimoine industriel de la Dordogne.

Voir l’album photo

Le filage de la laine :  un processus complexe

filature de belvès
Rubans de matière première à l’issue du cardage

La transformation de la laine de mouton en fil utilisable pour le tissage passe par différentes étapes de traitement assuré par des machines :

  • ouvraison ou brassage : les toisons livrées en balles compressées sont décompactées grossièrement en flocon
  • lavage et nettoyage de la matière première : élimination des graisses, corps étrangers ou indésirables,
  • ensimage : les fibres de laine sont traitées en surface pour favoriser le glissement et les rendre antistatiques
  • cardage : les fibres sont parallélisées par une machine appelée carde. La matière première est transformée en une nappe fibreuse très fine puis en ruban grossier
  • étirage et régularisation : ce traitement vise à obtenir un ruban de fibres régulier à partir des rubans issus de la carde
  • filage : le ruban est transformé en fil continu dont la section doit être la plus régulière possible
  • teinture : le fil  en écheveaux est mis à la couleur souhaitée

En savoir plus sur la filature

Filature de Belvès : des machine impressionnantes

filature de belvès
Carde vue de profil en cours de fonctionnement
filature de belvès
Des engrenages en veux-tu en voila!

L’ensemble du processus décrit ci-dessus est assuré par des machines d’une grande complexité : loup carde, carde, continu à filer, bobinoir, …

Toutes ces machines comportent des pignons, engrenages et autres dispositif de transmission qui  sont un  vrai bonheur pour le photographe. Ils constituent des ensembles très graphiques qu’il est relativement facile de photographier. On en trouvera de nombreuses photos dans cet album.

Voir le site officiel de la filature

Voir l’article sur Belvès

3 comments

  1. Héry Condon says:

    Merci André pour cet article intéressant !
    Le Tarn fut jadis aussi un important centre de traitement de la laine. L’économie locale permettait aux habitants de Castres et Mazamet de travailler tout en restant « au pays ». D’autres industries, notamment le cuir à Graulhet auront aussi contribué au développement économique.
    De grandes fortunes ont vu le jour dans les années 60 70 par exemple à Mazamet où la banque de France avait ouvert une succursale !
    C’est un secteur d’activités qui a aussi mis à contribution les chimistes teinturiers et je ne peux m’empêcher de penser à mon grand-père qui après avoir travaillé notamment sur le bleu indigo en Asie et d’autres pays, collabora à cette industrie lainière.
    C’est donc toujours avec intérêt et émotion que je tends l’oreille lorsque j’entends parler de ces activités hélas aujourd’hui pratiquement disparues.
    La bise au cordon bleu.

  2. Dubois D. says:

    Mince mon texte a disparu ! En bref : j’ai transmis ce document à mon frère aîné qui a travaillé à la filature (de laine cardée) familiale, à Roubaix. Mon père, ingénieur textile en était l’un des gérants jusqu’à ce que la filature soit mise en liquidation en 1953 en raison de la concurrence des laines d’Australie (?)

  3. Dubois D. says:

    Instructif. Je l’ai envoyé à mon frère aîné qui a travaillé à la filature familiale, à Roubaix, dont mon père, ingénieur textile, était un des gérants. Elle a fermé en 1953 en raison de la concurrence des laines

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