Photographier une chorale peut être un défi intéressant pour le photographe, car, en effet,  cela implique de capturer à la fois l’aspect visuel et artistique de la manifestation et l’émotion qui s’en dégage.En ce sens, la photographie d’une chorale peut se rapprocher de la photo de rue.

En photographie, la chorale offre des opportunités intéressantes pour la création artistique. On peut  expérimenter avec la composition, les angles de vue, les effets de lumière et les retouches pour créer des images artistiques mettant en valeur la prestation des choristes.

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Les performances artistiques d’une chorale peuvent être émotionnellement puissantes. Le photographe peut capturer les expressions et les émotions des choristes pendant qu’ils chantent, permettant de transmettre à travers les photos l’impact de la musique sur le public.

En fin de compte, l’intérêt de photographier une chorale dépend des motivations personnelles et de ce que l’on souhaite réaliser avec les photos. Que ce soit pour documenter, promouvoir, créer de belles images ou simplement pour le plaisir, la photographie peut être un moyen gratifiant de s’impliquer dans le monde de la musique chorale.

Cet article donne quelques conseils pour aider à réussir des photos de chorale. Il s’appuie sur la manifestation Atouts chœur organisée par l’association laïque d’éducation populaire (ALEP) de Bergerac début mai 2023.

Comprendre la chorale

Avant de commencer à photographier, il est utile de se renseigner sur la chorale et sa prestation. La connaissance du répertoire, le thème de la prestation et les moments clés sont autant d’atouts que le photographe pourra mettre à profit. La connaissance du  programme de la chorale permettra d’anticiper plus facilement  les moments importants, comme les solos ou les moments d’intensité plus forte (mouvements, …).

Utiliser le bon équipement

Il est préférable d’utiliser un appareil photo qui dispose d’une bonne sensibilité à la lumière (faible bruit à des ISO élevés) et un objectif le plus lumineux possible. Un zoom facilitera le cadrages car il n’est souvent pas possible de se mouvoir facilement autour de la chorale, mais sa luminosité sera en général limitée (f2.8 pour les zooms expert). Les objectifs à focale fixe avec de larges ouvertures (f/1.8 ou moins) sont parfaits pour capturer des images nettes dans des conditions de faible luminosité s’il est possible d’évoluer sans contrainte autour de la chorale.

Bien régler son appareil

Avant toute chose, il faut prendre conscience qu’il faut obligatoirement maîtriser son boitier : être capable de passer en manuel s’il le faut, et connaitre les limites de son appareil. Le tout est d’en tirer le maximum possible et de savoir sortir si nécessaire des automatismes. Quelques réglages de base, à adapter suivant les conditions, permettront d’obtenir de belles images.

Format des fichiers: il est préférable de travailler en RAW pour faciliter le traitement ultérieur des images : la suppression du bruit ISO, l’ajustement de la dynamique des images sont quasiment impossibles à réaliser en JPEG.

Mode de mesure de l’exposition : la mesure pondérée centrale est la mieux adaptée à la plupart des images d’ensemble. Pour des portraits, du maître de chœur par exemple, on pourra utiliser ponctuellement la mesure spot pour éviter l’influence de l’environnement.

Autofocus : on le réglera de préférence en mode C (mise au point continue) pour suivre les mouvements.

Ouverture : utiliser l’ouverture maximale de l’objectif ou du zoom pour limiter la montée en ISO et obtenir une vitesse suffisante pour réaliser ds photos nettes. La stabilisation de l’objectif ou du capteur sera un plus. L’utilisation d’un pied pourrait être utile mais elle limite la mobilité.

Vitesse d’obturation : les choristes bougent! L’utilisation d’une vitesse suffisante est donc nécessaire pour figer les mouvements, mais elle ne doit pas être pas trop rapide pour éviter une trop grande montée en ISO. Une vitesse de 1/60ème de seconde permet une bonne netteté, mais certains gros plans pourront être flous (mains du maître de chœur par exemple). Si l’objectif et/ou l’appareil sont stabilisés, cette fonctionnalité doit bien sûr être activée.

Sensibilité :  la sensibilité maximum doit être réglée à la valeur supérieure à laquelle la montée du bruit ne dégrade pas la photo (3200 ISO sur mon Fuji XT4). La dynamique de l’image (détail dans les hautes et basses lumières) se dégrade rapidement avec la montée en ISO.

Focale : un zoom trans-standard du style 24-80mm permet de varier les cadrages sans devoir trop se rapprocher de la chorale. Avec objectif fixe, une focale de 35 à 50mm peu convenir, mais elle nécessite une plus grande mobilité. il est difficile d’envisager de changer d’objectif en cours de prise de vue compte tenu de la disponibilité exigée par le rythme de la prestation

Optimiser la prise de vue

Cadre : bien mettre en valeur le cadre dans lequel intervient la chorale. Pour cela ne pas hésiter à utiliser un grand angle.

Discrétion et respect : Ce sont les maîtres mots de la photographie de chorales.  Lorsqu’on prend des photos d’une chorale en situation, il faut rester discret pour ne pas perturber le spectacle ni les spectateurs. L’usage du flash par exemple est absolument à éviter, car il peut distraire les chanteurs et gêner les autres spectateurs.

Capture de l’émotion : tout l’art du photographe est de capturer les émotions des choristes, qu’il s’agisse de concentration, de joie, d’émotion ou d’engagement. Pour cela il est nécessaire de tenter de saisir des expressions faciales et des gestes qui racontent l’histoire de la prestation en cours.

Composition des images : il faut expérimenter avec la composition pour créer des images intéressantes et impactantes. L’utilisation de la règle des tiers, le jeu avec la profondeur de champ et les perspectives permettront de construire des images équilibrées et impactantes. Il faut varier les angles de vue, y compris de dos,  pour bien rendre compte du comportement de la chorale. Ne pas hésiter à insérer le public dans le champ de prise de vue pour rendre les images plus vivantes.

Lumière : la lumière ambiante doit être utilisée à son avantage. La plupart des performances de chorale se déroulent dans des salles de concert ou d’église, où la lumière est souvent tamisée. L’utilisation de cette lumière douce permet créer des images chaudes et d’éviter les ombres dures. Les variations d’intensité de la lumière dues au passage du soleil à travers les vitraux d’une église par exemple peuvent parfois créer des conditions de lumière ponctuellement intéressantes.

Multiplication des photos : une chorale est en perpétuelle évolution tout au long de sa prestation. Pour ne pas rater des moments remarquables, il ne faut pas hésiter à prendre de nombreuses photos pour augmenter les chances d’obtenir des images de qualité. La sélection des meilleures images interviendra  lors de la post-production.

Arrières plans : l’arrière-plan doit être propre et ne pas contenir de distractions inutiles qui pourraient détourner l’attention de la chorale. De nombreux éléments perturbateurs peuvent entrer  dans le cadre  (câbles, enceintes, …) et il est parfois difficile d’éviter de les introduire dans la champ de la photo

Post production

Après la prise de vue, on utilisera des logiciels de retouche photo pour ajuster le cadrage,  la luminosité, la couleur et la netteté des images et traiter le bruit numérique lié à la montée en ISO. L’objectif est de créer des photos mémorables qui rendent compte au mieux de la prestation de la chorale.

Exemple de traitement simple avec Darktable sur des fichier raw :

– corrigez l’objectif pour les distorsions (barillet ou coussinet) liés aux courtes focales ainsi que le vignetage éventuel (les photos JPEG sont en principe corrigées par l’appareil)

– atténuez le bruit ISO (réduction du bruit-profil)

– augmentez légèrement le piqué en jouant sur le contraste local

– avec balance des couleurs RVB, ajustez la saturation et augmentez la brillance, notamment celle des ombres pour ré-équilibrer les tonalités.