La cinétique des pontes a été sensiblement différente de celle des pontes 2016 et 2017
Le graphique 1 donne la cinétique des pontes (nombre cumulé) pour 2016, 2017 et 2018.
En 2016, les reproducteurs ont été élevés dans 2 petits parcs intérieurs dans lesquels il était difficile de maîtrise les conditions environnementales, notamment le taux d’humidité. Les accouplements, et donc les pontes, ont été longs à démarrer (il y avait 250 reproducteurs qui ont donné une centaine de pontes).
En 2017 et 2018 les reproducteurs ont été placés en boites de polystyrène sur litière humide. Les conditions environnementales ont donc été meilleures et les accouplements ont démarré quasiment dès la mise en reproduction et les pontes dès le lendemain de la pose des pots.
La différence de cinétique entre 2017 et 2018 s’explique essentiellement par l’effectif de reproducteurs (311 en 2017, 598 en 2018). Le décalage de 10 jours de la mise en reproduction en 2018 a été rattrapé avant l’arrêt des pontes. Constat curieux toutefois : malgré un effectif différent, le nombre de pontes cumulé est quasiment le même entre les 2 saisons à la même date à deux reprises : à la fin des pontes pour l’élevage (16 février) et à la fin de la période de reproduction (16 mars).
Le taux de survie des reproducteur a été de 96%.
Les éclosions se sont déroulées normalement
Regroupées sur 21 jours, 182 pontes ont donné lieu à la naissance de 16400 juvéniles, soit 90 juvéniles par ponte en moyenne. En réalité, il a dû y avoir un peu plus de pontes car certaines ont échappé à ma vigilance compte tenu du caractère meuble du substrat de ponte qui a permis à certains escargots de complètement s’enterrer lors de la ponte et donc d’échapper au comptage. Quoi qu’il en soit, le résultat des pontes est tout à fait correct et certainement légèrement supérieur à celui de 2017 (77 juvéniles/ponte) bien que tous les reproducteurs soit issus d’élevage.
La croissance des juvéniles a bien démarré, comme le montre le graphique 2. Les premiers escargots nés ont déjà multiplié leur poids par 5 par rapport aux derniers, soit un taux de croissance approximatif de 19% à 22% par jour pour les 3 premiers lots éclos.
On constate toutefois une variabilité notable du poids moyen entre les lots nés à la même date (chaque point représente un lot), qui peut être en partie liée à la taille insuffisante de l’échantillon utilisé pour la pesée (60 à 80 escargots sur des populations de 800 à 1200 par lot) par rapport à la forte variabilité intra-lots.
Une production de caviar limitée
La production de caviar d’escargot n’a été que de 650 g (l’objectif était de 1kg), d’une part du fait du comportement des reproducteurs (pas de ponte du 22 février au 2 mars) et par la fin des éclosions qui a nécessité de libérer la place occupée par les reproducteurs pour loger les juvéniles (il y a actuellement plus de 5700 escargots/m2 dans les boites d’élevage des juvéniles !).
L’arrêt des pontes de fin février coïncide en gros avec une période de froid, bien que les conditions d’élevage intérieures (température et humidité) n’aient pas varié. J’ai déjà constaté ce phénomène qui me laisse penser que les escargots sont sensibles à au moins un autre facteur environnemental (pression atmosphérique ?) non maîtrisé dans leur milieu d’élevage artificiel.
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